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Alors j'écris, parce que j'ai déjà versé beaucoup plus de larmes que nécessaire. Je suis toujours étonnée de m'entendre pleurer.
Ce n'est pas moi, comment est-ce que ça pourrait être moi toute cette eau, moi qui boit si peu  d'alcool ?

J'ai froid, j'ai monté un peu le chauffage, tu ne m'en voudras pas, et j'ai gardé mon manteau. Mon coude droit dans les cendres. Un post-it de moins sur le mur.

Et pourtant si, c'est moi, et toutes ces conneries vont finir dans l'immense bordel, l'immense foire aux miracles qu'est internet.
Et je m'en fous, en cliquant sur "publier" je mettrai à la disposition du monde et des autres mon bordel expiatoire.

Tu m'as dit "même à 2 heures du matin ? même à 3 ?" et j'ai dit oui, oui, prends les clefs, alors tu vois j'ai peut-être 3 heures à tenir, si je fumais je crois que je me grillerai une clope, là tout de suite, parce que je vois mal quoi faire d'autre.
Je pourrais, je devrais dormir, je suis fatiguée et ce n'est pas en veillant que j'effacerai mes cernes (les vraies, celles en dessous du noir qui a coulé sur mes joues).
Mais en fait j'ai pas vraiment envie de me glisser dans un lit où tu n'es pas et où tu ne viendras pas me rejoindre dans dix, neuf, huit... Je crois que si je finis par tomber de sommeil avant que tu ne rentres, je dormirai sur le canapé bleu, le canapé où tu dors seul.

Parce que je suis seule. Je sais, j'ai choisis. J'aurais pu passer de l'eau sur mon visage et sortir de nouveau avec toi, retrouver les autres. Mais je crois que pour ce soir ça n'aurait pas changé grand chose. Je suis capable d'être seule même dans les endroits les plus fréquentés.
Je peux être seule au sun valley, et donner le change en souriant.

J'ai froid. C'était mauvais le macdo ce soir et j'ai pas pu finir mon formidable repas à 4 euros.

Un grand philosophe a dit "ce n'est pas le monde qui est heureux ou malheureux, c'est moi".

J'ai froid et quoi te dire ?
J'assume mal mes faiblesses, mes stupides faiblesses qui n'ont rien de bien faibles et rien de très extraordinaires.

Je ressemble à tout le monde quand je pleure.

Cinq minutes se sont écoulées depuis la dernière fois où j'ai regardé ma montre. ça va être une longue, très longue soirée. Ce sera bien fait pour moi tiens, j'ai qu'à arrêter un peu de me plaindre - de me faire plaindre. Quand j'étais malade j'aurais donné beaucoup pour cette soirée. Et maintenant quoi ?

Maintenant rien, je suis dans ton appart', j'écoute les pulsations du bar d'en bas, et j'essaie vaguement d'imaginer ce qu'il se passe en ce moment, ce que je suis en train de rater. Au moins un million de bites au feutre fluorescent.
Mais le reste aussi.
Nous vivons d'insatisfaction permanente.

Je continue à croire que les pas dans l'escalier sont les tiens.

Mais ce sont les voisins, qui montent, descendent, parlent fort dans le couloir, et claquent les portes. J'ai pleuré trop fort après ton départ, du son qui transperce les cloisons, et j'ai cru qu'ils allaient frapper à la porte pour me dire quelque chose.

Ils auraient dit quoi d'abord ? "bonsoir, vous pleurez ?"
"Non, je suis le pape et j'attends ma soeur".

Je sais, j'ai des références cinématographiques douteuses, et en vrai jamais personne ne viendrait jamais dire "vous pleurez ?" (ou même "pourquoi pleurez-vous ?") parce que la tristesse des autres n'intéresse guère.
On a déjà bien assez à faire avec la sienne. Et puis c'est compliqué les larmes des autres. On sait pas trop d'où elles viennent. "C'est tellement mystérieux le pays des larmes", disait l'aviateur au Petit Prince. Voilà, voilà.

C'est juste que ce soir, toutes les étoiles ne sont pas des grelots qui savent rire.
ça arrive parfois.

Les étoiles pleurent et ça nous console, ça nous conforte un peu dans notre tristesse misérable.

 
Et puis le jour finit par se lever, et le soleil, lui, ne pleure jamais, il ne peut pas, c'est trop sérieux le soleil, c'est pas comme les étoiles. On peut écrire absolument n'importe quoi sur les étoiles, mais on ne peut pas se le permettre avec le soleil, faut pas déconner.

Le jour finit donc par se lever, c'est comme ça, il faut, même si parfois on a pas envie.


J'ai rarement écrit quelque chose d'aussi méprisable. En fait je croyais véritablement que la force des phrases se trouvait quelque part dans les yeux tristes, mais il semblerait bien que non. Preuve à l'appui.

J'aimerais pouvoir ajouter quelque chose de suffisamment beau et intelligent pour que tu me réveilles en me disant que putain je t'aime c'est tout ; oui j'aimerais.

Faute de quoi je me contente de rallonger les phrases pour aspirer le temps au delà du filtre et de glisser des je t'aime subliminaux parce que c'est là l'exacte vérité.












 
 
Ecrit par AlaskaYoung, à 01:48 dans la rubrique "c'est un vrai mensonge".



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