"- Mais je n'ai nulle envie d'aller chez les fous, fit remarquer Alice.
- Oh, vous ne sauriez faire autrement, dit le Chat : Ici tout le monde est fou. Je suis fou. Vous êtes folle.
- Comment savez-vous que je suis folle ? demanda Alice.
- Il faut croire que vous l'êtes, répondit le Chat, sinon vous ne seriez pas venue ici."
Lewis Carroll, Alice au Pays des Merveilles
Le petit merle est mort. Je l'ai su avant même de le voir, à cause du silence dans la haie où il se cache. Et puis je l'ai vu, son petit œil rond et noir grand ouvert et fixe. J'ai pas osé tendre la main alors j'ai approché une brindille, dans l'espoir que son corps fragile - doux et chaud dans ma main hier - s'anime et sautille, un peu maladroitement à cause de son aile cassée. Dans la pénombre de la haie rien n'a bougé, j'ai jeté la brindille et je me suis tirée en courant.
Jour 158, 11:51.
***
"Il a répété "absolument rien". C'est un truc qui me rend dingue - quand les gens disent deux fois la même chose alors que la première fois vous étiez déjà d'accord. Et voilà qu'il l'a dit une troisième fois."
"Je sais même pas pourquoi je courais - j'avais envie de courir j'imagine. Une fois la route traversée ça m'a fait une drôle d'impression, comme si j'étais en train de disparaître. C'était un de ces après-midi vraiment dingues, avec un froid terrible et pas de soleil ni rien, qui vous donnent toujours l'impression qu'à chaque fois qu'on traverse une route on est en train de disparaître."
"Du sang, j'en avais partout, sur la bouche et le menton et même sur mon pyjama et ma robe de chambre C'était un spectacle à faire peur et en même temps je trouvais ça fascinant. J'avais l'air d'un gros dur."
"La plupart des gens ont à peine un sourire, ou bien c'est un sourire dégueu."
"Les gens applaudissent quand il ne faut pas. Si j'étais pianiste je jouerais enfermé dans un placard."
"Je sais que ça n'a aucune importance mais pourtant j'aime pas lorsque quelqu'un a des valises camelotes. C'est terrible à dire, mais je peux même détester quelqu'un rien qu'à regarder ses valises, si elles sont trop camelotes. Ça me déprimait à mort et j'avais envie de foutre les miennes en l'air ou même de les échanger avec les siennes."
"Dis Sally t'en as jamais marre ? Je veux dire, t'as jamais peur que tout devienne dégueulasse si tu fais rien pour l'empêcher ?"
Mais ce n'était pas ça le bon début à ce texte. C'était pas cette envolée lyrique dégueulasse tentée à dix heures du matin. C'était pas cette mise à plat du relief de la vie, cette mise en rang du désordre de l'univers, cette mise au carré des sensations pour se sentir vivre incroyablement près et incroyablement fort ou je ne sais plus quoi.
"La théâtralité traduit à sa manière un certain goût du dédoublement (il doit être d'ailleurs commun à beaucoup de gens qui écrivent) : le besoin d'être à la fois acteur et spectateur, de prendre du recul, de se détacher constamment de ce qu'on fait, en même temps qu'on le fait."
***
"Plus loin elle s'abstenait souvent de lire des chapitres moins aventureux -lorsque Mowgli commence à se lasser de sa vie dans la jungle. Elle ne s'intéressait pas aux livres dans lesquels les enfants grandissaient, car (dans la vie comme en littérature) ce processus entraînait un affaiblissement accéléré et inexplicable du caractère ; de façon totalement inattendue, les héros et les héroïnes renonçaient à leurs aventures pour un amour insipide, se mariaient et fondaient une famille, et, en général, se comportaient comme un troupeau de vaches."
"Quelquefois, Harriet aimait être livrée à elle-même. Elle allumait les lampes, la télévision ou le tourne-disque, téléphonait à 'Le Pasteur vous écoute' ou faisait des appels bidons aux voisins. Elle mangeait ce qu'elle voulait dans le réfrigérateur ; elle se hissait jusqu'aux étagères les plus hautes, et fouillait dans des placards qu'elle n'était pas censée ouvrir ; elle sautait sur le canapé, si fort que les ressorts finissaient par grincer, tirait les coussins par terre et construisait des forts et des radeaux de sauvetage sur le sol."
***
" - Henry au nom de Dieu, qu'avez vous fait ?
Il a souri. - Toi, dis-le moi.
Et le plus horrible était que d'une certaine façon je le savais. - Vous avez tué quelqu'un n'est-ce pas ?
Il m'a regardé un bref instant, et alors, à ma surprise totale, absolue, il s'est adossé à sa chaise et s'est mis à rire."
" ' M. Corcoran. ' Francis l'a pris par les épaules et l'a secoué durement. ' M. Corcoran.' Il s'est retourné et est tombé dans les bras de Francis en beuglant.
J'ai couru de l'autre côté et j'ai réussi à passer son bras autour de mon cou. Ses genoux ont plié, il a failli me faire tomber, mais Francis et moi, en titubant sous son poids, avons réussi je ne sais comment à la remettre sur pied, à le manœuvrer à l'intérieur de la maison ( 'Oh merde ' a murmuré Sophie, merde.') et à le trainer jusqu'à une chaise dans l'entrée.
Son regard fou, désespéré, m'a fait l'effet d'un coup de matraque. Soudain, et en fait pour la première fois, j'ai été frappé par la vérité amère, irrévocable, par le mal que nous avions fait. C'était comme de heurter à pleine vitesse un mur en briques. J'ai lâché son col, me sentant complètement impuissant. J'avais envie de mourir. ' Oh, Dieu, ai-je marmonné. Que Dieu me vienne en aide, je regrette...'
J'ai reçu un grand coup sur le tibia. C'était Francis. Son visage était blanc comme de la craie."
"Elle avait les cheveux en désordre, sa bouche adorable était tachée de rouge sombre par le cocktail au goût de sucette, et en la voyant j'ai su qu'elle n'avait pas la moindre idée de ce qui se passait chez Henry.
Demain elle irait avec eux. Quelqu'un lui dirait probablement qu'elle n'avait pas besoin d'y aller, mais elle finirait tout de même par les suivre."
Non vraiment, il faudrait pas qu'on retienne trop longtemps dans nos paumes les feuilles mortes, ou elles finiront par s'écraser et redevenir poussière, débris qui collent dans les mains poisseuses. J'ai pas envie de trouver le sommeil, ni même de le chercher. Peut-être que si je cessais définitivement de dormir je pourrais entreprendre de grandes choses, ne vivre qu'une seule et immense journée psychédélique, faire des voyages intérieurs jusqu'aux confins du bout du monde.
Je sais pas. Ce que j'écris n'existe pas vraiment, c'est juste un espèce de sas où l'on échange ses paniques contre une bouteille d'oxygène. C'est un deal plutôt avantageux, et c'est pour ça que je continue encore à écrire. Je profite, c'est tout, j'ai rien à offrir que des brassées de feuilles mortes, des feuilles blanches mortes avant d'avoir été écrites, brulées dans l'âtre de nos silences. Ceux qui étranglent les phrases dans la bouche, les phrases convulsent amèrement pendant quelques secondes, leurs yeux qui s'écarquillent de ne plus trouver l'air, et déjà elles expirent. Les silences, ceux qui nous font parfois déserter nos propres vies.
Je ne sais pas ce que je raconte. C'est probablement qu'il n'y a rien à dire, ou bien que je m'abreuve la tête renversée sous le robinet des foutaises. C'est le samedi soir quand la tendresse s'en va toute seule.
Personne ne peut me retenir puisque je ne vais nulle part. Nous nous trainons juste vers le néant. C'est peut-être ça que je préfère dans l'Histoire sans Fin. Quand, à la supposée fin justement, l'impératrice, Atrayou et Bastien, triomphent du néant. Ils reconstruisent un monde à partir d'un grain de sable, un monde hérissé de cristaux d'amethyste et barbouillé des couleurs criardes des années 90, mais quelle importance.
Dans l'épisode deux, après avoir résolu le problème du néant, ils s'attaquent au vide. Ce qui n'est que la déclinaison d'une seule et même chose, mais peu importe.
La plupart des héros triomphent du mal, mais l'impératrice et Atrayou sont beaucoup plus puissants car ils affrontent le néant.
On a bien cherché - dans le monde réel - à s'affranchir du mal, par les religions, le bouddhisme, le yoga, le relativisme, la morphine, les anesthésies générales, mais le néant est resté un problème entier.
Peut-être qu'on devrait tous investir dans une méduse.
Jour 16, 22:44.
On a survécu. On était pas sûr de repartir, on se serait bien couché contre toi dans le cimetière, et pourtant on est revenu.
On en est revenu bordel.
A présent que tu t'es endormie pour toujours dans la terre du cimetière encaissé à flan de colline, belle, les joues rouges de tes vingt et un ans, les rouages du temps se sont remis lentement en place pour nous qui restons.
Un jour, Einstein a écrit à la veuve d'un de ses amis physiciens une lettre pour la consoler de la disparition de son mari. Il disait exactement ceci "Le temps n'existe pas". Je n'ai jamais vraiment compris ce que ça signifie, mais j'ai toujours trouvé ça très rassurant.
Dans ce temps qui n'existe donc pas, j'ai continué à exister sans elle.
J'ai écrit. Je sais que tu aimais bien que j'écrive, alors voilà, regarde, écoute, penche-toi du haut des nuages, j'écris. Avec mon coeur un peu émietté, comme un biscuit qu'on aurait oublié au fond d'une poche. Comme ces bonbons à la menthe incrustés de miettes de pain.
Nous traversons les mystères.
Sur le mur de la salle à manger du self il est écrit une phrase attribuée à Marie Curie : "Dans la vie rien n'est à craindre, tout est à comprendre."
Je la relis environ cinq fois par semaine, en me demandant ce qu'il se passe, lorsqu'on ne peut pas comprendre.
Peut-être en fait qu'il ne faut lire que le début. Dans la vie rien n'est à craindre. Forcément ça a l'air moins sage et profond dit comme ça, mais je m'en fous un peu.
Rien n'est à craindre, et j'ai marché où tu n'as pas marché, et j'ai vécu des jours que tu n'as pas vécus, et d'autres continueront à vivre les jours que je ne vivrai pas, à traverser des endroits où je ne serai pas passée, et ça continuera, tu sais, alors quelle importance.
"When the heroin is in my blood
And that blood is in my head
Then thank God that I'm as good as dead
Then thank your God that I'm not aware
And thank God that I just don't care."
J'écoute "Where is my mind ?" en me disant qu'il serait temps que je renouvelle mes références.
Malheureusement j'ai l'impression d'avoir perdu mes repères dans ce foutu labyrinthe. Je savais bien que les choses auraient été tellement plus simples si j'avais possédé un compas qui indique ce qu'on désire le plus au monde, je sais bien que j'ai besoin de ce putain de compas et d'un putain de phare à l'horizon, je sais aussi que j'écris de plus en plus "truc" et "putain" ; en fait j'aurais besoin de renouveler mes références et mon vocabulaire.
Il n'empêche que voilà, where is my foutu mind, qu'est-ce que je fabrique à la journée de l'enseignement supérieur noyée au milieu des terminales S, pourquoi je parle de réorientation tardive et radicale comme dans les brochures Onisep, pourquoi tout le monde autour de moi se casse la gueule dans ses études au même moment, pourquoi j'en suis à me demander si j'ai trouvé ma foutue vocation ou si je suis seulement en train de planifier un suicide scolaire dans les règles de l'art, tout ça un vendredi soir, avec une envie déchirante de me souler pour danser sur les chaises collées-serrées avec Léonor et penser à autre chose.
Je fuis. C'est le rite de passage, mais je fuis.
Je fuis et je mets les mots en italiques comme dans les livres de Gracq, ça me donne envie d'en arracher les pages et d'en faire des avions en papier, mais ça ferait cher l'avion en papier, alors je préfère continuer encore un peu à écrire, c'est pas perdu, c'est jamais perdu, il suffit ensuite d'imprimer recto, et au verso ça fera du papier brouillon pour les dix années à venir.
Je me regarde dans le miroir, j'ai l'air d'un petit fantôme.
Si je meurs aujourd'hui je ne serais jamais allée en Alaska, si je meurs aujourd'hui je n'aurais jamais fini d'écrire, si je meurs aujourd'hui je ne serais jamais sortie du labyrinthe. Si je meurs aujourd'hui je ne serais jamais partie en pèlerinage sur la tombe de Bukowski, je n'aurais jamais eu de carie, je n'aurais jamais quitté l'Europe, je n'aurais jamais embrassé une fille, je n'aurais jamais vu de panda ou de koala en vrai, je ne serais jamais montée à cheval, je n'aurais jamais couru dans la mer en hurlant "I'm free", je n'aurais jamais eu mon nom nulle part, je n'aurais jamais pris l'avion de nuit, je n'aurais jamais bu de cognac, je n'aurais jamais rien fait pour permettre l'accès à tout ce qui sommeille dans mon disque dur, je n'aurais jamais mangé de caviar, je ne t'aurai jamais dit "maintenant je reste pour ne plus repartir", je n'aurais jamais dit sérieusement à quelqu'un "ta gueule je m'en branle", je n'aurais jamais lu de livre en anglais, je n'aurais jamais vu la fin de Shinning, je n'aurai jamais su ce que c'est d'avoir un petit qui grandit là sous le cœur, je n'aurai jamais teint mes cheveux, je n'aurais jamais mis une claque à quelqu'un, je n'aurais jamais offert à personne un de mes petits bouts de papiers gratuits, je n'aurais jamais eu de vrai travail, je n'aurais jamais su dire à ma famille que c'est important la famille, je n'aurais jamais vu la Californie, ni l'Amérique Latine, je n'aurais jamais publié de trucs proprement insultants sur facebook, je ne me serais d'ailleurs jamais désinscrite de facebook, je n'aurais jamais parlé à mes amies de ce que j'ai fait sur "Marilou sous la neige", je n'aurais jamais refait de canular téléphonique comme quand j'avais treize ans, je n'aurai jamais écrit de testament, je ne serais jamais allée à une avant première, je n'aurais jamais su correctement mes conjugaisons latines, je n'aurais jamais fait de parapente, je n'aurai jamais offert à mon père un voyage au Chili, je n'aurai jamais vu le rayon vert, je n'aurai jamais fait un lâcher de lanternes chinoises à moi toute seule, je n'aurai jamais vu sourire la Joconde, je n'aurai jamais eu de chez moi, je n'aurai jamais eu la possibilité de réaliser mes projets fous, je n'aurai jamais gouté la saveur de la mort, je n'aurai jamais pu dire "oui", je n'aurai jamais compris pourquoi "les jours tristes" est si joyeuse, je n'aurais jamais vu d'étoile filante, je n'aurai jamais su s'il dit nos forces seront le destin ou nous forcerons le destin, je ne t'aurais jamais
dit que j'ai toujours eu une petite préférence pour la seconde
alternative, je ne t'aurais jamais expliqué la différence entre "second"
et "deuxième", en te disant que tu es le second, si je meurs aujourd'hui je n'aurais jamais su ce qu'il y avait après, si je meurs aujourd'hui je n'aurais jamais pu me réveiller à tes côtés un jour lointain.
Si je meurs aujourd'hui j'aurais vécu avec toi, si je meurs aujourd'hui je me serais déjà endormie en pensant que je ne pourrais jamais être aussi heureuse qu'à ce moment donné, si je meurs aujourd'hui j'aurai déjà compris qu'il existait une sortie au labyrinthe. Si je meurs aujourd'hui j'aurais déjà dit "je t'aime", "je te hais", "je te veux", "je m'en fous", j'aurais déjà appris par cœur des poèmes, j'aurais pris l'avion de jour, j'aurai parcouru la France en train, j'aurai appris l'espagnol, je me serai baignée dans une mer et un océan, j'aurais toujours compté sur mes doigts, j'aurais cru des milliers de fois pouvoir me réveiller en étant quelqu'un de neuf, j'aurais couru sous la pluie, j'aurai fait l'amour en souriant, j'aurai fait l'amour en pleurs, j'aurais lu beaucoup de livres, j'aurais construit un igloo, j'aurais été ivre, j'aurais aligné trois années et demi d'études supérieures, j'aurais survécu au silver star, j'aurais fait 2400 km en bus, j'aurais pleuré en cours d'histoire au premier rang, je me serais roulée en maillot de bain dans la neige, j'aurais rencontré des putains de gens, j'aurais mangé deux piments chinois, j'aurais volé plein de trucs, j'aurais eu tous les schtroumpfs, j'aurais été fière des putains de gens, j'aurais raté deux mois et demi de cours en prépa littéraire, j'aurais dormi à même le sol dans un refuge de haute montagne, j'aurais menti, j'aurais dansé, je me serais coupé les ongles pour une très mauvaise raison, j'aurais écouté des musiques tristes dans le fond du métro, je me serais endormie dans plusieurs lits différents, dans un couloir, dans le bus, dans le métro, dans le train, dans l'avion, en cours, à la bibliothèque, au macdo, j'aurais serré des gens dans mes bras, j'en aurais fait rire certains, j'aurais connu la chaleur des bars, j'aurais écrit des lettres, j'aurais désiré ton corps, j'aurais pété les plombs, j'aurais réussi mon permis du premier coup, j'aurais trouvé belles les filles, je me serais allongée sur le macadam, j'aurais reçu des surprises incroyables, j'aurais fait des bulles par la fenêtre, j'aurais fait trois vœux, j'aurais pleuré de rire certains soirs autour de la table à la maison, je me serais coupée plein de fois les cheveux parfois toute seule, j'aurais eu les mains très sales, j'aurais eu l'envie d'étreindre les gens dans la rue pour exprimer ce truc merveilleux qui te prend aux tripes, j'aurais séché les larmes d'un petit garçon fou que je haïssais en me disant que je l'aimais quand même, j'aurais eu le courage d'avoir des projets d'avenir, j'aurais joué aux pays des nounours et à la réception asiatique avec mes sœurs, j'aurais appris à faire du vélo, j'aurais eu mal physiquement au point de souhaiter croire en dieu, j'aurais dormi sur des matelas à même le sol, j'aurais entendu dire ma prof de seconde que j'étais à l'écriture ce que La Callas était à l'opéra, j'aurais vu des feux d'artifices, j'aurais pris le bateau, j'aurais tutoyé la mort, j'aurais partagé tes jours et tes nuits plus belles que les leurs, j'aurais pleuré devant "sept vies", si je meurs aujourd'hui j'aurais vu Biutiful, si je meurs aujourd'hui tu auras lu ce texte, si je meurs aujourd'hui j'aurais connu ce truc, là.
Oui, décidément si je meurs aujourd'hui j'aurais été heureuse de m'être trouvée à cinq minutes de chez toi.
Tu sais, mes textes sont bordéliques mais les choses sont simples.