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Il est 18h56 et c'est probablement un peu tôt pour écrire. Je veux dire, pour écrire vraiment, avec le cœur et non plus avec la tête ou les doigts. Avec la tendresse humaine, c'est ça.


Un peu tôt mais je m'en fous. Avec mes cinq heures de décalage horaire, dans ma lointaine Sibérie - ou bien était-ce l'Alabama ? - il est déjà 23h57 et dans trois minutes nous aurons irrémédiablement basculé dans autre chose.


Même si, en définitive, à chaque seconde de notre existence nous basculons dans un autre chose.
Parfois plus triste, parfois plus souriant. Parfois juste plus ensommeillé.
Tant de gens s'endorment dans leur vie. Dans leurs certitudes. Dans leurs habitudes. Dans leurs solitudes.
Aussi étrange que ce soit je mets plus facilement les solitudes au pluriel. Et je continue à tenir des discours à la limite du manuel de grammaire et du désenchantement voilé des romantiques.


J'écoute "Quand tu danses" et je ne sais pas vraiment pourquoi. Goldman appartient à une époque lointaine et révolue. Même si au fond rien n'est jamais révolu, on se contente seulement de glisser des pans entiers de notre vie entre parenthèses. Et on leur laisse prendre la poussière des années et de la nostalgie.


Nous ne prendrons jamais la poussière, voilà ce que je voudrais te dire.


La nostalgie de toi pourrait me faire écrire pendant mille ans. Mais ta présence brulante à mes cotés me fera écrire pendant au moins un millénaire. Si, d'abord c'est possible. Si je triche avec les heures je peux tricher avec les années, et faire du nombre qui nous sera imparti - on a encore du mal à se mettre d'accord, long, court, et qui partira le premier - un millénaire.


Goldman donc, c'était l'époque où j'écoutais encore la musique sur lecteur de cd et où je comptais les miens sur les doigts d'une main. On n'avait pas encore la possibilité de s'envoyer des journées entières de rock alternatif anglais. C'était triste un peu. Enfin c'était différent, parce qu'on ne peut pas être triste quand on ne sait pas ce qu'on rate.
Je n'ai jamais été triste de ton absence avant de te connaitre, parce que, justement, je ne te connaissais pas. En revanche depuis cet après midi à cinq minutes de chez toi je sais que ton absence me rendra désormais insensément triste.


Je mens un peu.
Ton absence me désolait déjà auparavant. Avant les cinq minutes. Il y avait tes silences entre deux textes, et ça, ça, c'était déjà triste. Je ne me l'expliquais pas vraiment. Mais à présent je suis en mesure de reconstituer le puzzle, aussi déprimante que puisse être l'image. Parce que oui, nous étions des fragments éparpillés qui s'attiraient sans comprendre. Des étoiles, des aimants, des amants.


Je brode un peu. J''invente beaucoup. Mais pourquoi ne pourrait-on pas mettre tous les mots à nos pieds ?


Je suppose que dans des dizaines d'années, lorsque je raconterai notre rencontre - il me serait facile de décrire la scène, mais ce serait simple, trop simple - l'histoire aura encore changée. Je la peindrai avec d'autres mots, d'autres idées et d'autres couleurs. Mais il va sans dire que la couleur rouge restera une constante.


On fait dire beaucoup de choses au rouge. La passion, la colère, la violence, le sang, le feu, la chaleur, et l'amour bien sûr. Tout est vrai et tout est faux à la fois.


La passion, la colère, la violence, le sang, le feu et la chaleur, ne sont qu'une seule et même chose, suffisamment complexe pour ne pas être réductible à une tâche de peinture.


 Quant à l'amour ce n'est pas une couleur, c'est un vertige.



Je fais des raccourcis impressionnants, mais j'adore le rouge et  j'ai toujours pensé que les contraires s'attirent, que les extrêmes se rejoignent, que la droite marche main dans la main avec la gauche et que la passion couche avec la violence.



Des raccourcis et des longueurs, voilà ce dont je suis capable. Il faudrait être capable de faire comme Sagan, "comme on m'a toujours appris à l'école, court et concis". Mais je suis incapable de parler de toi, de nous - et de moi malheureusement - de façon courte et concise. Et puis il y a un réconfort incomparable à aligner les lignes. Le parallèle entre l'écriture et la drogue n'est pas fictif. Parce que tout ne se passe pas toujours dans nos têtes.


Il arrive que ce soit pour de vrai.


Ce dont je suis fière, c'est de pouvoir dire qu'il m'est arrivé quelque chose pour de vrai, quelque chose de vrai même, au moins une fois dans ma vie. J'aimerais que chacun puisse en dire autant, le monde serait surement meilleur.


Je ne sais toujours pas si nous nous rendons - et le nous est un nous général - meilleurs à deux, ou si c'est en devenant meilleur qu'on parvient à être deux sans laisser notre Moi prendre le dessus.
Je ne suis pas forcément la personne la mieux placée pour dire ça, c'est vrai que je finis toujours par tirer toute la couette à moi (pour ma défense, c'est dans mon sommeil), mais il faut bien que quelqu'un le dise un jour. Pose la question tout du moins.


Ce soir il est minuit passé dans ma tête parce que je pourrai brûler mes dernières minutes.


" S'il te faut des phrases en otages comme un sceau sur un parchemin, sache que je"


J'attends de te revoir. Je laisse glisser le temps entre mes doigts comme dans un sablier. Je me lève le matin et je me couche le soir. Je m'endors avec ton image, et je ne voudrais me réveiller qu'avec ta voix (et tes baisers.) Je suis la belle au bois dormant, ni vraiment belle, ni vraiment assoupie, juste un peu pour pouvoir faire la princesse et emmerder le monde avec mes références Disney.


Même si, en réalité, c'est un conte de Perrault et que le titre est un hypallage avec le déplacement de l'épithète (c'est la belle qui dort, pas le bois), un peu comme "ils allaient obscurs sous la nuit solitaire" ; mais si Alaska Young commence à écrire des dissertations de littérature elle peut aussi bien aller fumer des pétards dans la baie d'Along ou n'importe quoi d'autre.
Le train dérape trop vite, il y a du savon sur les rails et le moindre détail me faire courir à ma ruine. A ma perte.


Je crois que c'est parce que j'ai lu trop de livres. Enfin, pas exactement, parce que je n'en ai pas lu tant que ça. En réalité ce n'est pas le nombre de livres que j'ai lu qui peut être impressionnant, mais mon étonnante capacité à convoquer tout et n'importe quoi, à n'importe quel moment et sans raison. Il y a toujours un héros dans ma tête prêt à prendre ma place quand je ne parviens plus à exprimer mon vécu minuscule et mes grandes espérances.
Je viens de citer le titre d'un livre de Charles Dickens, Great Expectations, mais il ne faut le dire à personne ou bien ça va virer à l'obsession. Je suis un peu le frère du Seigneur de guerre, à quatre pattes sur la moquette en train de dessiner les frontières de l'Ukraine avec de la coke. C'est juste que ma drogue et mes préoccupations diffèrent. Sinon on peut dire que c'est exactement la même chose.


Il est à présent une heure suffisamment décente pour écouter cet ancien chanteur de métal reconverti dans les cœurs brisés, et ce soir je voudrais juste que l'on sache que ce n'est pas le cas du mien, qu'il n'a jamais aussi peu aspiré au revolver, alors je vais mettre en ligne après avoir mis en lignes.


Je te dirai bien "si tu me lis fais moi un signe" - non, pas l'oiseau - mais ce serait compliqué, parce que tu me lis toujours, je veux dire, tu lis toujours en moi.
A force de fréquenter les livres j'en suis devenu un moi-même, mais seulement pour ceux qui savent déchiffrer mon langage. Et il faut reconnaître que tu t'en sors vraiment pas mal. C'est bien, je veux être aussi nue en pensée contre ton esprit, que nue contre ton corps.


Non, effectivement, ça ne veut pas dire grand chose, mais enfin voilà ; il ne doit y avoir entre nous que l'épaisseur de la transparence.



 


 
Ecrit par AlaskaYoung, à 23:01 dans la rubrique "c'est un vrai mensonge".



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