J'ai une fois de plus perdu un article, évanoui à jamais dans le néant des copier-coller ratés d'internet et des pages html fermées trop vite.
Ce n'est pas très grave, mais c'est dommage quand même parce que, si je me souviens bien - c'était hier et j'ai la mémoire courte - c'était beau et important, pour autant que je puisse en juger.
Aujourd'hui je ferai inévitablement moins beau et moins important, maintenant que l'oiseau noir a momentanément cessé de tourner autour de ma tête. Les vautours trouvent leurs proies partout, et nous sommes tous des condamnés en attente de jugement.
Alors je m'attache à mes listes de "tout ce que je connais, tout ce que j'apprécie, que je sais qui me plait", j'en ai gratté deux pages à la main cet après-midi, dans une urgence absurde. Je ne sais pas exactement pourquoi je fais ça, ou plutôt je le sais trop bien. On perd tout trop vite. C'est peut-être aussi une pâle imitation de l'Héritage de Benjamin Biolay.
Quand je t'aurai envoyé suffisamment de tout ce qui me plait, je m'attaquerai cette fois de front aux paroles de Boris Vian. Parce que oui, décidément je voudrais pas crever.
Je vais guérir. Bientôt. Totalement.
Et même si c'est pas bientôt bientôt, et même si c'est pas totalement totalement, et même si mon corps ne fabrique pas assez de globules rouges ou trop de globules blancs ou n'importe quoi, l'important c'est que j'aille suffisamment bien suffisamment longtemps pour continuer à pouvoir vivre tout ce que je veux vivre, et pour pouvoir user ta bouche avec ma bouche, ton corps avec mes mains et le reste avec mes yeux.
