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Je ne sais pas si je te ferai un jour lire mes milliers de lignes mais il faut que tu saches que j'écris pour toi.
Depuis le début j'écris pour que tu me lises, c'est juste que je ne le savais pas. Mais avant de te connaître j'écrivais déjà pour toi, c'est une certitude.


J'ai toujours les mots qui s'emmêlent un peu quand je t'écris, mais c'est comme ça qu'ils sont le plus fragiles et donc le plus sincères. Ils s'emmêlent exactement comme on entrelace nos doigts. Et là tout de suite, je voudrais mes doigts entre les tiens, et surtout pas ici, à faire crépiter le clavier.
J'écris comme on ouvre le feu. Des salves de mots qui sortent précipitamment, comme une rafale.


Et puis le silence d'un coup. L'accalmie. L'air sent la poudre brulée et la poussière repose. Je n'attaque plus, j'attends.
J'attends l'inspiration de 18:18.

Mais je peux ouvrir le feu de nouveau, parce qu'en réalité il est 21:57, et que l'inspiration de 18:18 c'est fini. C'était avant. C'était l'étincelle que j'attendais en permanence pour faire la guerre, c'était la muse adorée quand elle venait, la putain traitresse quand elle me délaissait.

Elle ne viendra plus et je m'en fous, je n'ai plus besoin d'elle puisque je ne fais plus la guerre mais l'amour, puisque j'ai renoncé à attendre comme on attend un train que la page blanche se couvre de mots noirs serrés comme des insectes.

Le train de 18:18 ne s'arrêtera plus, il file tout droit s'encastrer dans l'horizon, il est parti sans moi et je souris sur le quai, parce que je ne serai pas dans l'accident quand il surviendra.


Je multiplie les métaphores. Si ce n'était pas la référence la plus intouchable qu'il soit je dirais peut-être même que mes métaphores sont comme des poupées russes.


Après la fusillade, la minute, la muse, la prostituée, le train, l'accident, on arrive enfin à l'essentiel.


Tu es l'essentiel.
Tu es mon inspiration.
Je n'ai plus besoin de régler ma vie comme du papier à musique pour effleurer une minute précise, puisque toi tu existes chaque seconde.


Je pourrai raturer les trois quarts de mes milliers de lignes inutiles. Aller toujours à l'essentiel, effacer les fioritures, les arabesques, les détours.
Gommer les impasses et accéder en ligne droite au cœur du labyrinthe.
Écrire je t'aime, je te veux, je pense à toi, tu es tout.

Mais "je t'aime" c'est bien trop court pour moi, et bien trop peu pour toi. Alors je n'écris "je t'aime" que pour écrire que je ne l'écris pas et je continue à multiplier les paradoxes, parce que c'est une des choses que je préfère dans la vie.


Et puis je continue aussi à nous perdre dans les recoins les plus lointains du labyrinthe.

Mais plus longtemps on s'égarera plus longtemps tu seras avec moi, moi, petite Ariane fourbe qui coupe les fils au fur et à mesure dès que tu fermes les yeux.


En fait, ce ne sont pas les détours que je dois effacer, mais le cœur même du labyrinthe, pour qu'on se perde à jamais.











 
Ecrit par AlaskaYoung, à 23:04 dans la rubrique "c'est un vrai mensonge".

Commentaires :

  passionnee-par-les-reves
29-01-11
à 13:27

Très beau texte. Et si en plus il s'agit de poupées russes alors...



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