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A la vérité j'ai pleuré un peu entre le quatrième et le cinquième paragraphe.
Si tu veux on peut dire que c'est à cause de la musique, de Yann Tiersen, même si moi je sais bien que non.
Bien sûr qu'il est fort, mais pas autant que toi.


J'ai tellement de choses à t'écrire - tu sais les choses qu'on peut pas dire et qu'on cache entre le cœur et la bouche, dans la gorge, dans l'œsophage - alors ici ce sera très bien, parce qu'il y a beaucoup de noir à remplir, et que l'écran s'étire à l'infini à mesure qu'on rajoute des lignes.

Internet augmente notre propension à écrire des conneries, parce qu'on ne voit jamais le bout de la feuille, et parce qu'il suffit de garder le doigt quelques secondes sur une touche pour toute effacer.
Alors je t'écrirai en vrai tu sais, et tu me diras que j'ai une sacrée écriture, comme les elfes, et ce sera facile de dire précisément exactement ce que je veux te dire, de faire court et concis, comme Sagan qui racontait qu'elle avait écrit ses romans comme on lui avait toujours dit de faire à l'école. Elle devait avoir une écriture attachée et ronde.


Mais ici ce sera bien aussi, j'ai pas de clopes mais j'ai mon ivresse à moi, je sais pas trop à quoi elle tient, la nuit, une musique, la poésie, le silence entre la musique, une fraction de seconde volée au beau, les huit premiers mots des Variations sur Marilou, ou peut-être juste le noir et blanc et les mots qu'on juxtapose jusqu'à ce qu'il n'y ait plus de place et que tout déborde.


Tu sais j'ai peur, mais moins quand même.
" Je suis qu'une gamine paumée"
" T'es paumée là ?"
" Là non".


C'est facile quand on est exactement là où on veut être.



En fait c'est même pas une question d'endroit ou d'espace.
Ou alors tu es mon endroit, tu es mon espace.

Tu es là où je veux être.


Mais pas au sens habituel, "j'irai où tu iras", ces conneries dans les chansons. Non, tu es le "là" où je veux être. Je sais pas si tu saisis.
Tu es l'endroit, tu es le lieu, tu es le point d'arrivée du voyage, tu es la maison à toi tout seul.
Ouais c'est ça.

Tu sais, peut-être que jusqu'à là je me suis considérée toute ma vie comme perdue parce que je pensais qu'il fallait chercher un espace réel où aller.
Une destination, un objectif, un sommet à atteindre.

Conneries. Y a pas de montagnes, y a pas de sommets et comme la terre est ronde on peut marcher très longtemps sans s'arrêter. Un peu comme le Petit prince, sauf que nous on en fait pas vraiment le tour en une journée.
Et puis on ne peut pas tirer notre chaise de quelques mètres pour assister à des couchers de soleil à la chaine.


C'est dommage remarque.
J'aurais bien regardé trois cents soleils coucher avec l'horizon. Avec toi.


Un seul ça fait un peu cliché, mais trois cents.



De toute manière ce n'est pas très grave, dès que tu fermes les yeux j'assiste au coucher de tes deux soleils, alors tu sais ça me suffit.



Mes textes sont comme moi. Ils n'ont pas de sommet à atteindre. Ils vagabondent les pieds nus dans la poussière et ils attendent quelque chose.


Peut-être juste que tu les lises. J'ai trop longtemps écrit pour moi seule, j'ai trop longtemps dilué mon égoïsme entre des poignées de virgules.
Je ne veux écrire plus que pour toi, je sais, c'est facile à dire alors que je viens d'ouvrir un blog pour inonder le monde qui s'en fout de mes phrases et de ma culture ridicule, mais ce serait bien n'est-ce pas ?
Comme la plaque de militaire autour du cou.
 L'exclusivité.


J'écoute La sonate au Clair de Lune, parce que la lune est blanche et dans ta salle de bain où j'ai le visage un peu fantôme quand je m'entraine à te sourire dans le miroir au dessus du lavabo ; et peut-être plus encore pour ton film.
C'est une mauvaise interprétation que j'écoute, la musique classique ne supporte pas les mauvaises interprétations ; mais je m'en fous parce que c'est celle que j'écoutais déjà sur mon magnétophone, à l'époque des cassettes audio - tu sais les trucs avec la bande marron qui s'emmêlait dans les bobines - il y à quoi, allez, douze ans de ça.


Bien sûr à l'époque je ne savais pas encore que tu existais quelque part dans le monde, tu devais être en train de jouer aux legos sur la moquette les sourcils froncés en chuchotant, ouais tu jouais aux legos et moi j'écoutais mon unique cassette avec le volume au plus bas, cachée sous mon bureau, et puis toujours est-il que je ne savais pas, et toi non plus, qu'un jour tu ferais un film avec cette musique. Et qu'un autre jour ensemble on regarderait ce film et qu'on écouterait cette musique. Que tu jouerais encore aux legos pendant que je redeviendrais une fillette bouchée bée les yeux écarquillés devant tes mots comme je l'étais devant les tours de magie. Que j'écrirais toutes ces conneries nostalgiques sur la musique, les cassettes audio, les legos et les lapins qui sortent des chapeaux - le tien de préférence.



Tu vois, là je t'imagine étirer légèrement les lèvres et souffler "stupide" comme personne d'autre ne sait le faire, et je ne dis pas que ce serait le souvenir que je choisirais si on ne pouvait en garder qu'un seul, mais pour ce soir je ne veux rien d'autre.








Ecrit par AlaskaYoung, à 01:17 dans la rubrique "c'est un vrai mensonge".

Commentaires :

  Plog
03-12-10
à 01:54

"[...] je viens d'ouvrir un blog pour inonder le monde qui s'en fout de mes phrases et de ma culture ridicule [...]"
Je sais pas ce que le reste du monde en pense, mais moi je m'en fous pas. J'aime beaucoup tes phrases. En plus, tu parles de Tiersen et du Petit Prince.
Bienvenue sur Joueb =)

  MangakaDine
03-12-10
à 03:25

Ne serait-ce pas une de ces belles déclarations que l'on envoie loin de toutes nos forces et qui atterrissent quelque part, quelque part pas si loin dans la blogosphère?
J'aime les histoires de correspondances.

Et puis en plus, si c'est bien écrit...


  Deliriumtresmince
04-12-10
à 18:53

C'est super joli, ton écriture, ce qui s'en dégage... J'en perds mes mots. Je babafouille. Je ne sais plus quoi ajouter tellement c'est... sans mot.

  Kyrah
04-12-10
à 20:31

J'aime beaucoup. Les mots, les émotions. Et juste.

Bienvenue :)

  passionnee-par-les-reves
12-12-10
à 04:59

Je me rends compte à quel point les Variations sur Marilou portent les gens. Moi la première.
Profite de lui. Vraiment.



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